Chers Théâtreux,
Cela fait quelques mois que je ne vous ai pas écrit un nouveau récit d’une de mes aventures théâtrales… Après avoir laissé passer le faste des fêtes de fin d’année et un mois de janvier quelque peu turbulent, me voici de retour avec une pépite que je gardais sous le coude depuis un petit moment.
Aussi, dans cette nouvelle lettre, je vais vous parler d’une femme indépendante, de question de liberté, de passion et d’amour obsessionnel, de folie, de tragédie, et surtout d’une exceptionnelle adaptation de “
Carmen”, histoire qui captive et ne laisse pas indifférent. C’est ce que j’ai pu ressentir quand je me suis rendue au
Théâtre Montmartre Galabru pour y découvrir “
Carmen”, la nouvelle création de la
Compagnie La Mandragore Anima, adaptée et mise en scène par
Fidel Pastor Sanz.
Après avoir vu et adoré leur adaptation de “
Frankenstein”, puis de “
Dom Juan”, c’est les yeux fermés
(enfin grands ouverts, bien évidemment) que je me suis rendue au théâtre pour découvrir leur troisième création. Et j’ai été à nouveau conquise par le nouveau spectacle de la compagnie Mandragore Anima : “
Carmen”. Ce troisième spectacle de la série que la compagnie nomme “
Sacrés Monstres Sacrés”, nous envoûte et nous captive dès les premières minutes de la représentation.
Avec ce triptyque sur ces personnages légendaires et “monstrueux”, la compagnie cherche à soulever l’interrogation suivante : comment accepter l’altérité et la différence pour maintenir le lien social avec les autres ?
Aussi, pour répondre à ce questionnement, la joyeuse troupe de la compagnie Mandragore Anima choisit de nous présenter une version moderne de la nouvelle de
Prosper Mérimée, dont a été également tiré le célèbre opéra de
Georges Bizet.
Pour rappeler l’intrigue de cette oeuvre tragique, qui se veut intemporelle, c’est l’histoire d’une femme libre et séductrice dont Don José, un jeune soldat, s’entiche et se laisse envoûter, au point de se laisser aveugler par sa passion et ses sentiments, et de se laisser entraîner dans la jalousie et une volonté de contrôle sur notre héroïne qui, elle, veut être libre.
L’histoire nous est présentée par Prosper Mérimée, écoutant José relater son aventure avec l'envoûtante Carmen. La pièce imagine qu’il écoute et prend des notes en écoutant le récit de José au sujet de sa rencontre avec Carmen… ce qui va lui donner envie d’écrire son œuvre célèbre. Une œuvre qui évoque ainsi notions de liberté individuelle et de rapports de pouvoir dans les relations humaines.
La pièce est, à mon sens, exceptionnelle en tous points :
- Tout d’abord, l’interprétation et le jeu des comédiens, précis et énergiques, est tout simplement remarquable : les comédiens cumulent à eux-seuls plusieurs personnages et costumes (et la rapidité de changement en est bluffante !).
- Ensuite, la mise en scène fluide et dynamique : la mise en scène et la scénographie de ce spectacle méritent - tout comme les deux précédentes créations de la compagnie - une attention toute particulière, puisque la compagnie Mandragore Anima a su faire preuve de créativité et d’audace. Les changements de costumes (qui sont d’ailleurs sublimes et conçus dans le souci du détail), de lieux et de situations se font parfois directement sur scène, rendant les transitions plus fluides et faisant du spectateur une sorte de voyageur entre les scènes. En outre, mélangeant du théâtre, de la musique originale, de la danse et des duels, l’énergie et la puissance du spectacle qui se dégagent sur scène sont impressionnantes.
- La musique : les comédiens jouent, chantent, s’occupent eux-mêmes de la musique sur scène pour habiller chaque moment de l’histoire. Ce qui rend l’expérience du moment unique au théâtre (ce fameux “one-shot”) encore plus intéressante et riche en émotions. Tout au long de l’histoire qu’ils nous content, on est ainsi entraînés sur fond de sonorités latines au cœur de l’Andalousie.
- Une Carmen flamboyante, interprétée ici par l’épatante Constance Parra (un vrai rôle de composition). On découvre, dans le personnage de Carmen, une femme avec une grande force de caractère qui se veut libre, indépendante, audacieuse, culottée, qui ne se laisse pas influencer…Bref, qu'on ne forcera pas la belle gitane à faire ce qu’elle ne veut pas (sinon prends garde à toi !).
En outre, l’oeuvre apparaît comme intemporelle dans le sens où elle aborde des thématiques comme l’amour, la fatalité, l’envie de vivre une vie riche d’aventures, et aussi la femme libre et indépendante, les relations hommes/femmes, les relations de pouvoir et les rapports de force.
L’adaptation de “Carmen” par la compagnie Mandragore Anima, est une proposition artistique qui est une véritable expérience à vivre en tant que spectateur. Entre une interprétation vibrante des comédiennes et comédiens, une mise en scène magistrale, ce spectacle nous fait découvrir (ou redécouvrir) une œuvre classique modernisée et tient la promesse de nous captiver et de nous émerveiller.
Un dernier conseil : simplement, laissez-vous envoûter et accourez en nombre découvrir cette nouvelle pépite théâtrale !
Sur ce, je vous dis à très vite, et au plaisir de se croiser dans une salle de spectacles, dans la vraie vie, ou bien ici-même, pour un nouveau récit d'aventure théâtrale.
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L'Équipe Artistique :
D’après la nouvelle de Prosper Mérimée
Adaptation et Mise en Scène : Fidel Pastor Sanz
Interprètes :
Constance Parra - David Sentkar - Léna Leroy - Laurent Kiefer - Félix Bony - Mathilde Roger
Costumes : Maxence Rapetti-Mauss
Lumières et Musique : Manu Morais
Arrangement des chansons et direction vocale : Laurent Kiefer
Coach Flamenco : Sara Fernandez
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Actualités de programmation :
Création au Centre culturel Sidney-Bechet à Grigny en octobre 2024.
Les Vendredis à 19H - les 15-22-29 novembre 2024 / 6-13 décembre 2024 / 10-24-31 janvier 2025 / 7-14 février 2025
Les mercredis à 19h : du 19 au 26 février 2025 / le 12 mars 2025 / du 16 au 30 avril 2025
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