“Je m’appelle Asher Lev”, quand le théâtre nous parle de l’art comme vocation

13 Mars 2024

Chers Théâtreux,

Dans cette nouvelle lettre, je vais vous parler de l’histoire d’un artiste prodige, de l’art comme vocation, de sentiment d’incompréhension quand on se sent différent, de choc culturel, de peine, d’espoir, de confiance en soi et en son rêve, et surtout d’une histoire captivante d’un jeune homme qui décide de suivre sa passion malgré les réticences de ses proches et l'éducation religieuse qu'il a reçu. C’est ce que j’ai pu ressentir quand je me suis rendue au Théâtre des Béliers Parisiens pour y découvrir “Je m’appelle Asher Lev”, pièce écrite par Aaron Posner - adaptée du roman de Chaïm Potok, et mise en scène par Hannah-Jazz Mertens.

Dans le Brooklyn d’après-guerre, Asher Lev veut devenir peintre à tout prix, contre la volonté de sa famille, de sa communauté et de ses traditions. Asher Lev dessine comme il respire. L’histoire d’un jeune juif orthodoxe de Brooklyn, qui, aux portes du monde prodigieux de l’art, devra choisir : obéir aux exigences des siens et à son éducation religieuse, ou s’abandonner à son destin exceptionnel. Une pièce sur les affres de la création et les déchirements intimes, culturels et spirituels.

Le théâtre, c'est avant tout raconter des histoires... Alors ici, c’est l’histoire d’un jeune homme qui, dès son plus jeune âge, a un don pour le dessin. Il sent très vite qu’au plus profond de lui il est artiste, peintre, dessinateur. Cela le passionne et l’anime. C’est sans compter son milieu social et culturel, qui ne peut concevoir l’art comme une vocation professionnelle - et même comme irrespectueux des traditions familiales, culturelles et spirituelles. Mais Asher s’obstine et croit en sa vocation. Il a fait un choix : il veut être peintre, il sera peintre, peu importe le regard de son entourage et de la société dans laquelle il évolue…

Sous le mentorat de Jacob Kahn - artiste de renommée, Asher va apprendre la technique et travailler sur son art singulier. Jacob va ainsi lui enseigner comment révéler son authenticité artistique et l’assumer, comment explorer sa vérité et sa vision personnelle grâce à l’Art. Asher apprendra ainsi à comprendre ses émotions et à les transmettre au travers de ses œuvres.

En tant qu'artiste, tu n'es responsable envers personne ni envers rien, sauf envers toi-même et envers la vérité telle que tu la vois.

Jacob Kahn dit à Asher

Nous sommes plongés dans cette histoire à travers le récit du personnage d’Asher Lev adulte, à la fois narrateur et acteur, qui nous raconte son histoire en revisitant les moments clefs de son existence. Nous faisons la connaissance de l’entourage qui a marqué sa vie : ses parents, son oncle, la communauté juive dans laquelle il a été éduqué, Jacob Kahn - son mentor, Anna Schaeffer - qui va mettre en avant son art… Il évoquera ses émotions, ses envies, ses rêves, ses doutes, ses dilemmes.

En plus d’avoir été absorbée par ce récit, j’ai particulièrement aimé les réflexions vers lesquelles cette pièce nous amène, nous interrogeant sur la vocation à être artiste versus les sacrifices que cela peut amener - ici vis-à-vis des croyances familiales, culturelles et spirituelles en opposition avec le métier d’artiste.

“Je m’appelle Asher Lev”, c’est une proposition artistique exceptionnelle, tant par l’histoire que le jeu des trois comédiens incarnant plusieurs personnages, où chacun est doté d’une personnalité complexe et souvent ambivalente, où chacun a de quoi captiver par son chemin, sa persévérance, ses envies. C’est aussi une œuvre dont les questionnements résonnent aujourd’hui dans notre société. Une pépite à découvrir sans hésiter.

Sur ce, je vous dis à très vite, et au plaisir de se croiser dans une salle de spectacles, dans la vraie vie, ou bien ici-même, pour un nouveau récit d'aventure théâtrale.

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Equipe Artistique :

Auteur : Aaron Posner

Adaptation du roman de Chaïm Potok

Distribution : Guillaume BOUCHÈDE, Stéphanie CAILLOL, Martin KARMANN, Benoît CHAUVIN

Adaptation & Mise en scène : Hannah-Jazz MERTENS

Assistante à la mise en scène : Jade MOLINIER

Musique : Anne-Sophie VERSNAEYEN

Costumes : Bérengère ROLAND

Scénographie : Capucine GROU-RADENEZ

Lumières : Bastien GERARD

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