“La P’tite Débrouille”, quand le théâtre nous transmet un exemple d’humanité fort

Chers Théâtreux,

 

Dans cette nouvelle lettre, je vais vous parler de la Picardie, de la Résistance, d'un confinement, et surtout de l’histoire drôle et touchante d’une rencontre entre trois personnages que tout oppose a priori. C’est ce que j’ai pu ressentir quand je me suis rendue au Théâtre Les Enfants du Paradis pour y découvrir la pièce “La P’tite Débrouille”, écrite par Franck Le Hen et mise en scène par Coralie Baroux.

La scène se déroule à huis clos, dans la chambre d’un hôpital psychiatrique abandonné de Picardie, en pleine occupation allemande. Un homme, Jean, est allongé sur un lit d’hôpital, pendant qu’un autre, Paul, semble l’avoir recueilli pour s’occuper de lui. Le premier se réveille, et nous assistons à une rencontre surprenante, drôle et touchante entre un zazou parisien et un homme handicapé moteur et résistant. Les péripéties prennent une nouvelle tournure quand une fermière, Michèle, voyant Pétain comme un sauveur, débarque à son tour… Tous les trois se retrouvent alors confinés dans cet hôpital désaffecté, pour ne pas se faire repérer par des officiers Allemands.

 

C’est ainsi l’histoire d’une rencontre, de liens qui se créent, et même d’une solidarité naissante pour un objectif commun : rester en vie et ne pas se faire prendre. Une occasion pour ces trois personnalités, chacune avec son passé, son histoire, ses peines, d’amener de la légèreté pour trouver la force de sourire dans un climat de terreur. C’est la “p’tite débrouille” de Paul qui va entraîner Jean et sa cousine Michèle dans son combat discret de résistant face aux allemands.

 

Avec quelques rappels de faits historiques, nous sommes plongés dans une ambiance réaliste de confinement pendant la Seconde Guerre Mondiale. Le texte y est ainsi riche, et nous proposant des répliques intelligemment écrites, tantôt drôles, tantôt tendres, tantôt émouvantes, qui font mouche à chaque fois.

 

“La P’tite Débrouille”, c’est une histoire pleine de rebondissements, qui swingue, où j’ai ri beaucoup et pleuré (deux fois !). J’ai été émue par ce que vivent ces trois personnages et la manière dont ils choisissent de le vivre. Mention spéciale au comédien Matthieu Nina, que je découvrais sur scène pour la première fois.

 

Voici une proposition artistique qui mériterait a minima un Molière (avis au détenteurs de la carte des Molières). La pièce nous offre une leçon de solidarité, d’entraide, de courage, et d’humanité surtout. Un coup de cœur, une pépite, une pièce exceptionnelle que je recommande vivement.

 

Sur ce, je vous dis à très vite, et au plaisir de se croiser dans une salle de spectacles, dans la vraie vie, ou bien ici-même, pour un nouveau récit d'aventure théâtrale.

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Comédiens : Franck Le Hen, Matthieu Nina, Mélanie Kah

Assistante mise en scène : Inès Garrod

Musique : Vincent Belle

Lumière : Aurélie Hafner

Costumes : Bruno Marchini

Décors : Coralie Baroux, Isabelle Delbecq

Chorégraphie : Jeanne Ignatieff, Paul Gosselin

Voix off : Roddy Julienne, Olivier Baroux

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