L’histoire commence par une scène plus ou moins figée : une femme seule sur scène, dans un fauteuil, avec en fond une projection vidéo nous relatant des éléments de contexte. Puis, délicatement, la femme se met à bouger, danser, comme si elle était élastique. Elle occupe déjà toute la scène et nous parle, grâce au langage du corps, puis des mots.
Elle raconte. Son histoire, ses racines, ses peurs, ses angoisses, ses combats. Elle y évoque sa responsabilité en tant que mère, en lien avec son passé, son enfance, sa relation avec sa propre mère.
J’ai particulièrement été touchée et impressionnée par le jeu de la comédienne, Gabrielle Gay, qui offre déjà, avec générosité, un bel aperçu de ses talents multiples. Au-delà des mots, déjà poignants et forts, le jeu habille le texte avec poésie, tendresse et fantaisie, contrebalançant ainsi ce qui peut bouleverser autrement.
Quant à la jeune autrice, Juliette Alexandre, elle signe ici une première pièce riche par son propos et son originalité. Une première création qui annonce une suite très prometteuse.
“
Au bout du fil”, c’est l’histoire d’une femme qui pourrait être l’histoire de toutes les femmes, avec son enfance, son vécu, ses expériences, les épreuves de sa vie de femme, ses forces, ses failles, sa détermination, sa quête d’elle-même et de liberté, son envie de s’affirmer pour avoir le rôle principal de sa vie.
Une proposition artistique audacieuse, qui, au travers de ce brillant seul-en-scène, parle aussi de la liberté en tant que femme, donne l’énergie et l’envie de s’affirmer davantage, de prendre confiance en soi pour être libre dans ses choix, et que je ne peux que vous recommander, à Avignon ou ailleurs, pour un nouveau moment de théâtre hors du temps.
Sur ce, je vous dis à très vite, et au plaisir de se croiser dans une salle de spectacles, dans la vraie vie, ou bien ici-même, pour un nouveau récit d'aventure théâtrale.