Est-ce que vous avez déjà eu un rêve si fort qu’il vous rend exalté, enthousiaste, émerveillé à l’idée d’y penser ? Est-ce qu’envisager de le réaliser est-il un objectif ou une option ? C’est un peu l’histoire qui unit Vadim, Lisa et Paul, trois amis qui se retrouvent, évoquent le passé, et leurs rêves de jeunesse, et ce qu’ils sont devenus aujourd’hui…
Lisa, qui se sent responsable de l’éloignement de ses deux amis - Paul et Vadim, trouve un prétexte pour les réunir : elle leur annonce à chacun qu’ils vont tous les deux mourir ! Méthode extrême mais efficace, puisque les deux comparses rappliquent. Ainsi, à travers ces retrouvailles plus ou moins tendues, nous assistons tout de même à une véritable histoire d’amitiés, de solidarité, mais également d’amour - que ce soit la passion d’un être ou bien que ce soit la passion d’un rêve, de par l’affection et la tendresse que chacun se porte malgré tout.
Au travers de ces trois protagonistes, l’histoire nous parle du temps qui passe, des rêves qu’on avait étant jeunes versus ce que l’on fait aujourd’hui, de confort et d’inconfort, de foi en nos rêves, de notre persévérance à aller au bout d’un projet ambitieux, de l’audace d’essayer… mais aussi de procrastination, de doutes, d’adaptation et de changements de plans… de tout ce qui fait qu’on est humain et qui nous fait évoluer avec la vie.
Avec une mise en scène dynamique et rythmée où les changements de costumes et transitions se font directement sur scène (je suis toujours admirative de ce type de jeu, de mise en scène qui, à mon sens, rendent le scénario plus fluide), les trois comédiens et comédienne nous captivent par leur récit, tantôt par le jeu théâtral, tantôt par le jeu sonore avec la musique en live au piano qui habille à merveille les scènes (ça aussi, ça me fascine quand les comédiens ne sont pas que comédiens).
Avec “Rêve !”, Mickaël Attal nous parle des rêves de la vie… des rêves de nos vies : de ceux qu’on ose essayer de réaliser, de ceux qu’on repousse parce que la vie nous maintient dans une situation confortable... Parce que nous sommes tous des rêveurs avec des envies simples ou plus extravagantes, personnelles ou professionnelles, l’auteur nous interroge : quand ça prend du temps, quand l’envie d’abandonner nous guette, quand nous n’avons plus l’énergie ou la foi, devons-nous à tout prix continuer d’écouter cette petite voix intérieure qui nous murmure de s’accrocher à nos rêves et les suivre ?
En tout cas, c’est avec ce texte juste, tendre et ces personnages attachants, qu’il nous cueille par l’émotion grâce à une histoire qui pourrait être celle de chacun.
La pièce s’est jouée une vingtaine de fois sur un mois, entre mai et juin 2025 à Paris, et je ne peux que leur souhaiter qu’ils puissent à nouveau raconter cette histoire au plus grand nombre, à tous ces rêveurs qui doutent, tout comme à ceux qui s’ignorent.
Sur ce, je vous dis à très vite, et au plaisir de se croiser dans une salle de spectacles, dans la vraie vie, ou bien ici-même, pour un nouveau récit d'aventure théâtrale.