Connaissez-vous
Layla, la célèbre chanson de l’immense guitariste Eric Clapton ? Oui, vous la connaissez forcément, cette chanson merveilleuse issue de l’album acoustique de Clapton ! Douce, à la guitare sèche, avec ses accents blues suaves et mélancoliques… Saviez-vous qu’elle ne ressemblait pas du tout à cela, à l’origine ? A l’origine, c’est un morceau de rock péchu et électrisant du groupe
Derek and the dominos, où Clapton a écrit la chanson 22 ans auparavant…
Pourquoi évoquer cette histoire de rock et de blues alors que je suis censé vous parler de Mozart ? Tout simplement pour vous rappeler que la musique est vivante, en perpétuelle évolution, et que si vous êtes prêt à lâcher prise et à être curieux, elle aura toujours le don de vous surprendre au moment où vous vous y attendrez le moins, et quand vous croyez tout connaître d’un sujet connu et mille fois raconté…
Ce spectacle de la
Famille Gillis, c’est une histoire de rire, de fantaisie et de curiosité. Et son pilier est l’immense respect que ces auteurs ont visiblement pour l’univers de la famille Mozart…
Comment résumer en une phrase ce spectacle… En une phrase ? Si cette merveilleuse pièce est un spectacle pour enfants de 7 à 77 ans, c’est qu’il fait autant rire qu’il met en valeur l’intelligence et la curiosité !
Si vous aimez la musique classique, vous serez enchantés de la redécouvrir sans ses habits solennels, et d’une façon vivante et drôle ;
Si vos amis n’aiment pas la musique classique, alors profitez de l’occasion pour leur faire découvrir le sujet d’une façon qui n’est pas pompeuse, tout en étant respectueuse de son sujet ;
Si vous voulez que vos enfants, ou les élèves de votre école ou de votre collège, associent l’idée de musique classique, non pas à quelque chose de poussiéreux, mais à quelque chose de vivant, de sensible et d’émouvant, qu’ils puissent autant l’associer à la beauté du tragique qu’à la beauté du rire, alors emmenez-les voir cette merveilleuse pièce !
Et, comme le dit la Famille Gillis elle-même : “si vous aimez juste rire ? Venez passer une excellente soirée zygomatique en compagnie des Mozart père et fils.”
Au fur et à mesure des tableaux musicaux qui s’enchaînent, la pièce alterne entre deux tons. Parfois, un conte facétieux à la Gotlib, sur cette rivalité supposée entre les deux Mozart, où le père ronchonne continuellement, face à l’innocence espiègle de son fils qui, décidément, lui prend toute la place avant que le père n’ait eu le temps de profiter de la gloire jusqu’au bout… Tandis que Wolfgang, lui, a autre chose à faire que de prendre la place de qui que ce soit : s’amuser dans cette folle aventure !
Quand on sait que Mozart Senior est joué par Christophe Gillis, musicien connu et reconnu, tandis que Mozart Junior est joué par Juliette Gillis, enfant de la balle et comédienne passionnée, on craindrait presque que ce spectacle ne soit autobiographique ! Mais fort heureusement, tous ceux qui ont rencontré cette famille semblent partager cette impression marquante d’une troupe de passionnés heureux au service d’un rêve, pour faire vivre ce spectacle écrit en 2006, mais mis en scène pendant le confinement, à une époque où le père ne pouvait pas jouer sur scène, mais où le besoin de créer n’en était pas moins fort…
Car tout est fait en famille : Juliette et Christophe, comédiens confirmés, jouent les Mozart père et fils ; Valentin et Martin, les frères, jouent les musiciens à la Cour ; et Marie-Eve et Chloé, la mère et la sœur, sont aux commandes de la régie et de l’organisation… Et tous s’occupent eux-mêmes de la réalisation des affiches, de l’arrangement sonore, de la prise de contact avec les différentes salles, etc.
Et derrière la blague, il y a des faits… disons fantaisistes, mais aussi quelques réalités historiques bien plus sérieuses ! Par exemple, le point de départ a une base historique réelle : Léopold Mozart avait une carrière brillante avant que son fils ne révèle ses talents, et il a décidé de se consacrer à la carrière de son exceptionnel rejeton, et de mettre sur le papier les intuitions musicales de son fils, et de développer ses talents musicaux innés.
Il ne semble d’ailleurs pas qu’il y ait eu réellement une frustration de voir le fils éclipser le père, ou une forme de rivalité dans ce duo, même si les tensions et les incompréhensions entre ces deux générations furent historiquement inévitables.
Et bien d’autres détails savoureux : la méthode du violon de Léopold Mozart existe réellement, et elle est une référence pour les musiciens ; la symphonie des jouets existe vraiment, et même s’il y a de nombreuses polémiques d’historiens sur la paternité, il semble que la musique soit bien de Léopold Mozart ; etc.
Ce qui amène d’ailleurs à la deuxième tonalité de ce spectacle : l’humour de musicien !
Toutes les professions ont leur culture, et quand celle-ci est riche et bien affirmée, le développement d’une technique propre et complexe amène alors logiquement à l’apparition de son propre référentiel d’humour, qui n’est en général compréhensible que par les initiés.
Mais ici, pas de private joke, et encore moins de snobisme ! Cet humour poétique et facétieux est rendu accessible à un public de profanes !
Et cette compréhension de cet univers de musiciens, vous l’aurez instantanément même si vous n’avez jamais tenu un instrument de musique depuis les cours de musique du collège, même si vous jamais eu la pression et la difficulté d’écrire une commande artistique pour un client aux exigences particulières, et même si vous n’avez jamais eu le bonheur de découvrir jusque où pouvaient vous emmener les multiples déclinaisons d’un même air connu… Et c’est d’ailleurs une marque de talent d’excellents conteurs !
Et je me retiens à grande force de vous en dire plus sur ces blagues de musicos, pour ne rien vous spoiler, mais je peux du moins vous dire que vous allez en avoir, des déclinaisons d’airs connus, aussi phénoménales que la variation de Clapton évoquée en début d’article…
Et si vous aimez la musique de Mozart, dîtes vous que vous serez alors face à des amoureux talentueux de sa musique ! Je dis amoureux, car seuls des gens qui aiment sincèrement cet univers musical peuvent lui donner vie sur scène d’une façon qui le renouvelle autant, avec un tel humour… Leur maîtrise du répertoire de « Wolfy » est aussi grande que leur bonne humeur.
Je voudrais dire encore beaucoup de choses sur cette merveilleuse pièce, mais je suis déjà trop bavard… Aussi, je vais me contenter de vous dire qu’au sortir de cette pièce, votre amour pour Mozart n’en sortira que grandi, et de laisser le mot de la fin à une anecdote citée par La Provence à propos de la phrase d’accroche Juliette Gillis, lorsqu’elle distribuait ses tracts à 11 ans lors de son premier Festival OFF d’Avignon : « Bonjour, on est Belge, on n’a pas la Coupe du Monde mais on a de l’humour. » Une punchline irrésistible pour un spectacle qui l’est tout autant !
Sur ce, je vous dis à très vite, et au plaisir de se croiser dans une salle de spectacles, dans la vraie vie, ou bien ici-même, pour un nouveau récit d'aventure théâtrale.
✨✨✨✨✨
L'Équipe Artistique :
Conception et mise en scène : Christophe Gillis et Bernard Vancraeynest
Arrangements musicaux : Bernard Vancraeynest
Interprètes :
Dans le rôle de Wolfgang Amadeus Mozart : Juliette Gillis (violon, chant, claquettes)
Dans le rôle de Léopold Mozart : Christophe Gillis (violon, trompette, piano, flûte, clarinette)
Musiciens à la Cour de Vienne : Valentin Gillis (violon, saxophone), Martin Gillis (contrebasse)
✨✨✨✨✨
Programmation en région parisienne :
Le Dimanche 29 Décembre 2024 - 16h00
Le Lundi 30 Décembre 2024 - 20h30
-----