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“L’Odeur des Azalées... m’a subitement fait suffoquer”, quand le théâtre nous parle de liberté et de lien à l’autre

“L’Odeur des Azalées... m’a subitement fait suffoquer”, quand le théâtre nous parle de liberté et de lien à l’autre
Chers Théâtreux,
 
Dans cette nouvelle lettre, je vais vous parler d’une rencontre, de désir de liberté, de liens familiaux, d’amitié, et surtout d’une histoire captivante et émouvante sur la rencontre entre deux femmes que tout oppose. C’est ce que j’ai ressenti quand je me suis rendu au Festival OFF d’Avignon pour y découvrir “L’Odeur des Azalées m’a subitement fait suffoquer”, pièce écrite par Sophie Cottin, mise en scène par Raphaëlle Cambray.

Dans un petit studio, loin du monde et des regards, Hélène coule des jours paisibles, jusqu’au jour où la jeune Félicité, sa voisine, cherche à tout prix à sympathiser avec elle.
Qui se cache derrière Hélène, cette fleuriste sans attaches, allergique aux azalées et passionnée d’Agatha Christie qui prétend écrire un livre sur l’art floral. Et Félicité, la jeune fille paumée qui veut conquérir Paris, voire le monde ? Est-elle vraiment sincère ?
Entre ces deux femmes que tout oppose, une solide amitié va pourtant se créer. Mais entre faux semblants et vrais mensonges, certaines rencontres ne sont pas sans conséquence…

Hélène Durand a emménagé il y a peu à Paris, semble-t-il pour fuir quelque chose ou quelqu’un. Nous la voyons au calme, menant une vie paisible dans son petit appartement, quand Félicité, se présentant comme sa nouvelle voisine, vient lui rendre visite avec un bouquet d’azalées pour faire connaissance. Perturbée par cette visite impromptue, Hélène lui dit être allergique aux azalées. Aussi, Félicité revient avec une boite de cookies...
D’emblée, un gouffre se creuse entre les deux femmes que tout oppose : Hélène souhaite rester dans sa solitude, dans le calme, et ne pas trop se dévoiler ; quant à Félicité, c’est une jeune femme pleine de vie, hyperactive, et très ouverte au dialogue… nous assistons à une sorte de duel entre les deux voisines.
Petit à petit, la façade commence alors à se craqueler au fil de l’histoire, nous dévoilant une amitié naissante entre ces deux femmes, qui échangent chacune sur leur vie, leurs émotions, leurs amours, leurs rêves, leurs envies. La pétillante Félicité, par sa gentillesse sincère et sa joie de vivre, réussit à redonner confiance et à mettre assez à l’aise Hélène pour qu’elle s’ouvre aux autres, jusqu’au moment où cette dernière évoque son départ précipité de sa vie d’avant…
 
L’intégralité de la scène se déroule en intégralité dans le studio d’un immeuble parisien. La scénographie et la mise en scène de Raphaëlle Cambray et Sophie Jacob sont ainsi faites que nous pouvons voir, de manière “transparente”, ce qu’il se passe dans le couloir de l’autre côté du studio. Sans oublier le choix de la musique, signée Raphaël Sanchez, qui habille le récit de telle sorte qu’on pourrait se croire dans un film. 
Crédits Photos : Julie Mitchell
Crédits Photos : Julie Mitchell
Crédits Photos : Julie Mitchell
Crédits Photos : Julie Mitchell
Crédits Photos : Julie Mitchell

Crédits Photos : Julie Mitchell

Ainsi, j’ai été aisément embarquée dans cette histoire touchante et joyeuse, notamment par le jeu des deux comédiennes sur scène et la construction de la relation entre leurs personnages respectifs :
Anne Canovas, dans le rôle de la mystérieuse Hélène, qui se présente tout d’abord comme une femme souhaitant vivre dans la solitude pour réfléchir, être au calme, écrire un livre.
Kim Schwarck, dans le rôle de la pétillante Félicité, fraîchement arrivée à Paris, qui se présente comme une jeune femme curieuse de connaître son prochain, de créer des liens et de nouvelles amitiés.
En outre, elles nous font vivre toutes deux une expérience de suspense tout au long de la pièce, rendant l’histoire quelque peu haletante autant que touchante, et cela tant par le jeu que les mots…
 
D’ailleurs, “L’Odeur des azalées m’a fait suffoquer” est la première création de Sophie Cottin, et je dois dire que le scénario m’a tenue en haleine tout le long de la représentation, me faisant passer par mille émotions, allant de moments de douceur, de tendresse, à des moments émouvants, et aussi à de la surprise.
Sensible aux thèmes des femmes, de la liberté, et de l’amour, l’auteure fait ressortir ce qui la touche dans cette pièce profondément humaine.
 
La pièce nous interroge également sur l’envie de tout quitter pour recommencer à zéro, quand on souffre intérieurement et qu’on ne se sent plus à sa place. En effet, on comprend que la volonté d’Hélène est de tout quitter sur un coup de tête, pour ne plus souffrir, pour recommencer une nouvelle vie et retrouver de la passion, de nouveaux repères et une certaine liberté dans ses choix. En outre, l’histoire se déroule dans la grande ville de Paris, idéale pour se fondre dans la masse.
J’ai particulièrement aimé et été sensible à cette histoire d'amitié naissante, de liens sociaux et d’ouverture à l'autre qui permet de mieux découvrir cet autre que l’on croyait différent voire effrayant en le rencontrant (aller rencontrer son voisin à Paris se fait, à mon sens, de moins en moins), et éviter de sombrer dans la solitude qui peut rendre parfois apathique et/ou triste. 

Construire et déconstruire des certitudes, interroger le prix de la liberté, les attentes, les déceptions, les illusions, les fantasmes, autant de thèmes qui se heurtent à l’épreuve du quotidien des relations humaines.

extrait de la note de mise en scène de Raphaëlle Cambray

Alors, est-ce que je vous recommande d’aller découvrir cette pièce ? Un grand oui ! Absolument ! Vous y découvrirez une histoire qui parle d’amour, de lien aux autres, de liens familiaux, d’entraide, d’empathie, d’amitié, de bienveillance, de joie, de passion… et aussi, de secret et de mystère, parce que vous serez totalement surpris de la finalité de la pièce, car c’est un véritable rebondissement qui vous attend.
 
L’Odeur des Azalées m’a subitement fait suffoquer”, est une proposition artistique qui se présente un peu comme une sorte de jeu de piste au cœur des émotions de l’humain et d’expériences de vie. C’est un nouveau moment de théâtre hors du temps qui pourrait vous faire sortir de la salle les yeux humides et le sourire aux lèvres (cela a été mon cas)
 
Sur ce, je vous dis à très vite, et au plaisir de se croiser dans une salle de spectacles, dans la vraie vie, ou bien ici-même, pour un nouveau récit d'aventure théâtrale.
✨✨✨✨✨
L'Equipe Artistique :
Autrice : Sophie Cottin
Mise en scène : Raphaëlle Cambray
Interprètes : Anne Canovas, Kim Schwarck
Décors : Sophie Jacob
Musique : Raphaël Sanchez
Lumière : Laurent Béal
✨✨✨✨✨
 
A l'attention des programmateurs : pour découvrir ce spectacle et l’amener dans votre ville et/ou lieu de spectacles, je vous invite à prendre contact avec : Camille Benedetti, pour Arts Spectacles Prod - camille@arts-spectacles-prod.com
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À propos
Lauriane Cronier

Lauriane, théâtreuse passionnée, met en lumière le monde du spectacle, pour ajouter plus de théâtre à la vie et plus de vie au théâtre.
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