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“Le poids du mensonge”, quand le théâtre nous emmène dans un thriller haletant et poignant

“Le poids du mensonge”, quand le théâtre nous emmène dans un thriller haletant et poignant
Chers Théâtreux,
 
Dans cette nouvelle lettre, je vais vous parler d’un drame, de psychologie, de rapports sociaux, d’amour, d’amitié, et surtout d’une pièce sous la forme d’un thriller aussi haletant que poignant. C’est ce que j’ai pu ressentir quand je suis allée au Théâtre La Manufacture des Abbesses pour découvrir “Le Poids du Mensonge”, spectacle écrit et mis en scène par Mitch Hooper.

Tout le monde aime un bon meurtre. Surtout quand ça se passe dans un milieu qui ressemble au nôtre. Le point de départ de cette pièce est bien connu. En janvier 1993 Jean-Claude Romand a assassiné femme, enfants et parents après avoir menti pendant dix-huit ans en prétendant travailler à l’Organisation Mondiale de la Santé… Fait divers devenu mythe moderne, c’est en tant que tel que Mitch Hooper s’empare de l’affaire Romand pour l’éclairer à sa façon, nous entrainant dans une sorte de thriller hitchcockien à l’humour noir et grinçant.

Les premières secondes de la pièce nous amènent d’emblée dans le questionnement, le suspense, la naissance d’une intrigue : un coup de feu, puis un second… puis un homme - Jean - sur le point de mettre fin à ses jours… puis une visite inattendue : celle d’un ami - Marc - venu chercher une oreille attentive.
 
Pourquoi ces coups de feu ? La tension s’installe sur le plateau, nous tenant en haleine. On cherche à comprendre, à savoir ce qu’il s’est passé.
 
L’histoire se tient sur la terrasse de la maison de Jean - dont nous ne voyons que la porte d’entrée laissant l’intérieur dans l’obscurité. Inspirée d’un fait divers de 1993, elle ici adaptée librement sur scène par Mitch Hooper, avec un choix de quatre personnages finement dessinés dans lesquels on pourrait tous se reconnaître à un moment où à un autre. Chacun se présente avec son passé, ses rêves, ses envies, ses doutes, ses failles, son jardin secret.
 
Nous découvrons alors deux couples se retrouvant après plusieurs années sans se voir… au fur et à mesure de la pièce, chacun prend conscience de ce qu’il est devenu aujourd’hui, et que ce qu’il croit être la réalité n’est que fiction. C’est avec un jeu d’acteur brillant et entraînant que j’ai été captivée et émue par ce spectacle.
 
Le Poids du Mensonge”, c’est aussi une sorte de réflexion sur les différents comportements humains face à cette tendance de vouloir de réussir “à tout prix” aux yeux des autres, pour entrer dans le moule. Chacun faisant ce qu’il peut et comme il peut face à la pression de la société. Une pièce qui montre, à travers le personnage de Jean, le poids d’une vie inventée de toutes pièces quand les choses se compliquent… comment gérer ce mensonge dans lequel on s’est embourbé, devenu alors ingérable au point de ne plus pouvoir revenir en arrière ?
 
Voici une proposition artistique qui captive par l’intrigue qui prend le temps de se dénouer tout au long de la pièce, et interroge en même temps sur les conséquences de nos choix de vie, sur ce que l’on veut que les autres retiennent de nous, sur ce que l’on veut vraiment pour nous… un spectacle qui mêle dramatique, humour noir et suspense jusqu’au bout de la pièce. Une pièce qui nous fait vivre un nouveau moment hors du temps au théâtre.
 
Sur ce, je vous dis à très vite, et au plaisir de se croiser dans une salle de spectacles, dans la vraie vie, ou bien ici-même, pour un nouveau récit d'aventure théâtrale.
Crédits Photos : Isabelle de Francesco
Crédits Photos : Isabelle de Francesco
Crédits Photos : Isabelle de Francesco
Crédits Photos : Isabelle de Francesco

Crédits Photos : Isabelle de Francesco

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Lauriane Cronier

Lauriane, théâtreuse passionnée, met en lumière le monde du spectacle, pour ajouter plus de théâtre à la vie et plus de vie au théâtre.
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