Quand François, 35 ans, exigeant en amour et célibataire de longue date, présente à ses amis sa petite amie Marie agée d’une vingtaine d’années, cela pique la curiosité de ses hôtes. Le personnage de la mystérieuse Marie, attirant les regards et les questionnements, est ce personnage déclencheur de déclics dans la pièce. Etudiante en photographe, elle est jeune, ambitieuse, et au discours valorisant la femme comme l’égale de l’homme. Pour ne pas tomber dans la précarité de la vie étudiante et tout mettre en œuvre pour réaliser ses rêves, elle avoue avoir essayé le “Sugar Dating”. Le débat est lancé, les avis fusent, les doutes pointent le bout de leur nez… l’histoire laissant ainsi place aux remises en question dans le petit groupe de protagonistes, partagés sur le sujet, chacun selon ses croyances personnelles.
Dans la pièce “Sugar Baby”, il est question du concept de “Sugar Dating” (nouvelle forme de prostitution invitant les étudiantes à tenir compagnie à des hommes aisés pour survivre financièrement), mais aussi de relations humaines, des relations d’amour (les rencontres fortuites vs. les applications de rencontres), de l'accomplissement personnel, de féminisme et de misogynie, de préjugés, ainsi que du sujet sensible de la précarité des jeunes / des étudiants, encore trop souvent tiraillés entre leurs études et leurs conditions de vie.
Avec une mise en scène rythmée et sublimée par quelques jeux de lumières, donnant un atout supplémentaire à l’histoire, le spectacle, à travers les différents personnages, nous invite à sortir des clichés, à nous questionner sur nos idéaux et nos croyances et à nous questionner au sujet des relations amoureuses et de l’être aimé comme égal de nous-même.
“Sugar Baby”, c’est l’histoire de trentenaires qui discutent de leur perception de l’amour, des relations hommes-femmes, de la question d’égalité entre les sexes. Au-delà de l’aspect comique et de la dynamique de l’histoire, j’ai assisté à une pièce surprenante par un son propos et sa mise en scène, avec un texte profond, fin et juste - sans être critique - auquel j’ai été particulièrement sensible et touchée.
Sur ce, je vous dis à très vite, et au plaisir de se croiser dans une salle de spectacles, dans la vraie vie, ou bien ici-même, pour un nouveau récit d'aventure théâtrale.