Dans cette nouvelle lettre, je vais vous parler de notion de liberté, de courage, de la condition féminine, d’un cri du cœur, et surtout d’une proposition artistique originale par la forme et poignante par le fond. C’est ce que j’ai pu vivre en allant découvrir le spectacle “Sanga” au Théâtre La Flèche, dernièrement.
Sanga vit dans un monde où les femmes n'ont pas le droit de chanter. Le jour de ses neuf ans, elle voit son destin basculer lorsque sa famille la marie de force. Refusant de se soumettre, la petite fille n'a plus qu'une obsession : rapper.
Spectacle écrit et mis en scène par Clio Van de Walle, “Sanga” nous raconte l’histoire d’une jeune femme qui a été contrainte dès l’âge de neuf ans par sa famille à épouser un homme plus âgé qu’elle n’aime pas.
Abordant le sujet du mariage forcé - encore très présent dans certaines cultures - le spectacle m’a notamment rappelé le roman “Les Impatientes”, qui m’avait particulièrement bouleversée en relatant l’histoire d’une femme qui a d’autres rêves que ceux de sa famille, qui se retrouve piégée dans un mariage forcé, et qui, déterminée à être heureuse et libre, continue malgré tout de résister et de se battre autant qu’elle le peut.
C’est un peu l’histoire de la jeune Sanga, qui apparaît ici comme une femme audacieuse et courageuse, dans l’objectif que l’on respecte sa qualité d’être humain et son libre arbitre. Nous découvrons en parallèle le personnage de Sanga enfant, âgée de 9 ans, jeune fille curieuse et pleine d’amour sous l’emprise de sa famille et du mari choisi pour elle, et le personnage de Sanga adulte, âgée de 22 ans, jeune femme plus épanouie après avoir quitté les siens pour une vie meilleure où elle est libre. Depuis son plus jeune âge, Sanga a une passion : celle de rapper pour s’exprimer, transmettre son message et ses ressentis.
Aujourd’hui, on me dit que je suis devenue une vraie femme.
Je ne sais pas bien ce que ça veut dire.
Aujourd’hui, je me marie à un homme que je ne connais pas.
Je m’appelle Sanga. J’ai neuf ans.
Extrait du spectacle “Sanga”
L’Art pour faire passer un message a ce quelque chose de doux et poétique qui captive et rend le message d’autant plus fort. On ressent notamment cette poésie du spectacle avec les quelques origamis colorés entourant le plateau.
J’ai particulièrement aimé aussi le côté pluridisciplinaire du spectacle où théâtre, danse et rap se conjuguent à merveille. Accompagnés par le musicien Mathias Louis, ce sont sept comédiens qui virevoltent sur scène, enchaînant avec rythme, fluidité et dextérité les différents tableaux du spectacle - chacun des tableaux nous présentant un moment de vie de Sanga.
Ainsi, voici un spectacle aussi riche dans la forme puisque pluridisciplinaire que dans le fond, puisque “Sanga” est une proposition artistique qui m’a émue autant qu’elle apporte l’espoir : l’espoir d’un pas en avant dans la démarche de respect des droits des femmes, de leur émancipation et d’une question d’égalité par rapport aux hommes.
Un spectacle qui, en plus d'un message d'amour et d'espoir, fait prendre conscience de ce sujet tristement d’actualité et que j’encourage à découvrir et faire découvrir pour que le respect de l’humain et l’égalité hommes-femmes devienne une norme.
Sur ce, je vous dis à très vite, et au plaisir de se croiser dans une salle de spectacles, dans la vraie vie, ou bien ici-même, pour un nouveau récit d'aventure théâtrale.
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À propos
Lauriane, théâtreuse passionnée, met en lumière le monde du spectacle, pour ajouter plus de théâtre à la vie et plus de vie au théâtre.
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