Chers Théâtreux,
Dans cette nouvelle lettre, je vais vous parler de peur de l’engagement, de fuite en avant, de quête de soi, de prise de conscience, et surtout d’un spectacle seul-en-scène riche, léger et bienveillant. C’est ce que j’ai pu vivre lors d’une représentation de “
La lumière à tous les étages”, écrite et mise en scène par
Lilian Lloyd, et dont l’interprétation est brillamment assurée par
Olivier Ten, au
Festival OFF d’Avignon 2022.
C’est l’histoire d’une prise de conscience, d’une exploration de soi pour comprendre pourquoi on en est arrivé au point où nous sommes, pourquoi l’on peut avoir l’impression que les choses nous échappent, que l’on perd le contrôle de telle ou telle situation. Dans le cas du personnage d’Henri, nous sommes alors plongés dans ses souvenirs, de manière à la fois loufoque et poétique, pour comprendre avec lui ce qui l’a amené dans cet état comateux, dans cette sorte de veille temporaire qui dit “ça suffit ! il est temps de réagir”.
A l’aide d’une mise en scène esthétique et soignée, le personnage d'Henri, farfouillant dans sa mémoire, va ainsi éclairer tour à tour certains moments et expériences phares de sa vie, mettant ainsi plus de lumière à chaque niveau de son existence.
L’histoire d’Henri, ce peut être l’histoire de chacun d’entre nous. En tout cas, une histoire où chacun peut se reconnaître à un moment ou à un autre. Une histoire entre rêverie et psychologie qu’on prend plaisir à écouter, à découvrir, à visualiser et qui, avec des moments quelque peu loufoques apportant cette touche drôle et légère, aide à comprendre l’humain, ses peurs et ses comportements qui en découlent. Une histoire qui se veut bienveillante et captivante dans son approche grâce à la magie de la scène et du spectacle vivant.
J’ai été fascinée par le jeu d’acteur. Le comédien, Olivier Ten, jongle à merveille avec une diversité de personnages - que ce soit Henri, son entourage, ou encore des personnages issus de son imagination - maniant à merveille l’art du clown, que j’affectionne tout particulièrement. Il sera musicalement épaulé sur scène par Daniel Hidalgo, rythmant les différents tableaux, et apportant cette touche plus poétique aux souvenirs par des mélodies tantôt entraînantes, tantôt plus touchantes et délicates.
“La lumière à tous les étages”, que ce soit par l’histoire fascinante, l'esthétisme de la mise en scène, ou la remarquable performance scénique, c’est un spectacle qui ne laisse pas indifférent, qui fait réfléchir autant qu’il divertit. Dans le très vaste choix des 1500 spectacles du festival, c’est ici une pépite qui sort du lot, un joli coup de cœur théâtral que je vous recommande.
Sur ce, je vous dis à très vite, et au plaisir de se croiser dans une salle de spectacles, dans la vraie vie, ou bien ici-même, pour un nouveau récit d'aventure théâtrale.
Lauriane C.