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Rencontre avec Ben H

Rencontre avec Ben H

A quelques heures de l'une des ses représentations au Théâtre Le Point Virgule, j'ai eu l'opportunité de rencontrer Ben H et de lui poser quelques questions pour le blog.

Comment est né ton nouveau spectacle “Le monde des grands” ?
 

Il est né d’une envie de parler de moi. Comparé au premier spectacle que j’avais fait, qui est plutôt une suite de sketchs, “Le monde des grands” c’est plutôt ne pas chercher ce qui fait rire uniquement mais chercher ce qui m’intéresse, quel est le message que j’ai envie de raconter de moi et de ce que je vois de la vie. Il y a un côté un peu autobiographique dans ce spectacle.

 
Dirais-tu qu’il est une continuité de ton précédent spectacle “Une époque formidable” ou est-ce quelque chose de complètement différent ?
 
Le premier, je l’appelle “mon spectacle étudiant” car ça a été deux ans où j’ai appris à monter sur scène, à parler devant des gens, à essayer d’être drôle. Et, fort de cela, je suis parti sur le deuxième. Il n’y a vraiment aucun rapport entre les deux, pour moi.
 
Qu’est-ce qu'il évoque pour toi et avec quel objectif as-tu été amené à le réaliser ?
 
Je n’ai pas écrit avec des objectifs. Je voulais juste qu’on se dise que, ce que je raconte dans spectacle-là, on ne l’entende pas ailleurs. Quand j’en ai commencé l’écriture il y a trois ans, je voulais que ce soit quelque chose de très personnel : juste qu’on me connaisse mieux à travers le spectacle, que ce ne soit pas simplement une suite de sketchs, et que ce soit vraiment une histoire que je raconte. Mais, je pense qu’elle est assez généralisée aux trentenaires des années 2010, et que je ne suis pas tout seul à penser ce que je raconte dans le spectacle.
 
Du coup, j’imagine que le spectacle évolue encore maintenant ?
 
Oui, et je pense qu’il évoluera jusqu’à la dernière. Je pense qu’il évoluera tout le temps parce que, encore une fois, quand j’ai commencé à écrire les premiers textes, il y a trois / quatre ans - j’avais 25-26 ans, et aujourd’hui j’en ai 30 - je ne parlais pas du tout, par exemple, du fait de faire des enfants. Aujourd’hui, c’est une chose qui est quasi essentielle dans ma vie, dans mon entourage. C’est un sujet qui est arrivé il y a très peu de temps. Donc, oui, le spectacle va continuer d’évoluer, et il mûrit avec moi.
 
Qu’est-ce qui t’a donné un jour l’envie de monter sur scène ?
 

Je ne voulais pas faire de la scène, je voulais devenir réalisateur. Et on m’avait dit que la meilleure façon d’apprendre à diriger des comédiens, c’est de faire un cours de théâtre et de voir comment un professeur faisait. Du coup, j’ai fait un cours de théâtre, absolument par hasard, à Rocquencourt, et je suis monté sur scène une fois, et je me suis dit que c’était trop cool ! Je suis resté, mais il n’y avait pas de volonté de faire du one-man.

Je trouvais ça cool de monter sur scène et faire du théâtre, et puis après, c’est de fil en aiguille, ça avance, tu travailles en groupe, tu écris, et en fait, le fait d’écrire pour d’autres gens, tu te dit “en fait, je vais écrire pour moi, parce que je suis comédien”, et le one-man est venu comme ça. Mais il n’y avait pas une envie de base de monter sur scène, de vouloir faire rire les gens.
 
Y’a t-il un moment que tu préfères particulièrement pendant le spectacle ?
 
Il y a de plus en plus de moments que j’aime, c’est peut-être pour ça qu’il commence à se stabiliser. Il y a de plus en plus de moments où je sens que c’est exactement ça que je veux dire, de cette manière-là que je veux le dire, etc.
Je suis très attaché à mon “Bobo Parisien” : quand je suis dedans, il n’y a même plus de spectacle, plus de texte, plus rien, on est vraiment dans le moment. Il est en plein milieu du spectacle. Dans le spectacle, il y a un “avant” et un “après”, et ce moment-là c’est ma “cour de récré”.
 
As-tu une anecdote à nous raconter ?
 
Une chouette anecdote qui est arrivée récemment. Il y a eu un groupe d’étudiants belges : à la fin du spectacle, j’ai un sketch sur la Vierge Marie, et le public est étonnamment plus dissipé que d’habitude pour ce sketch-là. Le sketch marche bien, mais là il a vraiment super bien marché.
A la fin du spectacle, les quatre professeurs m’attendent : parmi les professeurs, il y avait trois prêtres (c’était une école catholique). Ils m’ont dit qu’ils avaient adoré ce sketch car pour eux c’est un pas en avant vers l’ouverture d’esprit, et que c’était vraiment une belle leçon de catéchisme.
Quand on voit le sketch de la Vierge Marie, je m’attendais à tout sauf à ça. Il y a quelques années, dans l’Est de la France, il y a eu trois personnes qui sont sorties au moment de ce sketch, et on m’avait dit que c’était un gros blasphème, et là j’ai été “validé” par trois prêtres.
 
As-tu un rituel avant de monter sur scène ?
 
Photo : Christine Coquilleau Nait Sidnas
J’aime bien boire un petit verre de vin blanc avant. Je ne pense pas que cela change grand-chose, mais je pense que c’est comme tout rituel, ça ne s’explique pas trop : tu le fais une fois et c’était bien ce jour-là, et du coup tu continues.
Je mets aussi mes lunettes dans ma poche juste avant de monter sur scène. Elles ne vont pas dans ma poche tant que je n’entends pas la petite voix du début.
Et évidemment, un travail très particulier sur mes cheveux.
 
Quels seraient ta plus belle expérience et ton projet le plus fou ?
 
Ma plus belle expérience, c’est clairement quand j’ai fait trente minutes à l’Olympia en première partie de Jarry. Grâce à lui, j’ai fait la plupart des grandes scènes françaises, mais l’Olympia reste ma meilleure expérience de scène. Peut-être parce qu’en tant qu’artiste on nous conditionne d’une certaine façon à penser que l’Olympia, c’est le Graal absolu. Ces trente minutes là, je n’ai pas joué, je ne me suis pas amusé, mais j’ai volé. Il s’est passé quelque chose pendant ces trente minutes, peut-être du fait de cette ambiance et ferveur dans cette salle, ou du fait de la présence de mes parents notamment.
Mon projet le plus fou, je crois que je l’ai en partie réalisé mais, dans cette histoire, je pense que c’est, pour moi comme pour tous ceux qui font ce métier, de vivre de ce métier. Parce que cela peut être le plus beau métier du monde comme ça peut être le plus difficile. Mon projet le plus fou, c’est de faire ce métier-là. Même s’il y a d’autres projets à côté, même si on se lance des nouveaux défis, se dire que l’on va monter sur scène, que demain on va remonter sur scène, et qu’on a envie de le faire toute sa vie, c’est mon projet le plus fou.
 
Quels sont tes projets à venir, dont tu es en mesure de nous parler ?
 
Mon gros projet actuellement est que j’essaie de monter ma web-série, qui serait une sorte d’adaptation du spectacle. On va tourner dix épisodes de trois minutes, et ça va s’appeler “Quand je serai grand”. Dans chaque épisode, on voit la différence entre ce qu’on voit et ce qu’on imagine étant petit et la réalité quand on est grand. Cela fait un peu plus de six mois que je travaille sur les textes et la création de ce projet, ça se monte petit à petit, et ça va être tourné cet été. J’espère lancer tout cela à la rentrée.
Plus d'infos sur : www.benh.fr
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À propos
Lauriane Cronier

Lauriane, théâtreuse passionnée, met en lumière le monde du spectacle, pour ajouter plus de théâtre à la vie et plus de vie au théâtre.
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