Pouvez-vous vous présenter en quelques mots : qu’est-ce qui vous a poussé à faire ce métier ? Quelles sont vos influences ?
Laurent : Personnellement, j’ai débuté en tant que graphiste. Depuis l’enfance, je peignais, je dessinais, et j’ai logiquement fait des études d’arts plastiques, j’étais persuadé que ma vie entière serait consacrée au dessin et à la peinture. J’avais prévu d’entrer aux Beaux-Arts après le bac sauf que lors de ma dernière année de lycée, j’ai participé à un spectacle de fin d’année où j’ai concrètement mis le pied sur une scène. L’incroyable dose adrénaline que j’ai ressenti ce jour-là et cette sensation de partage immédiate avec le public m’a donné l’envie de revivre cette sensation extraordinaire le plus intensément et durablement possible. Donc progressivement, j’ai quitté les Beaux-Arts et je suis entré au Conservatoire d’Art Dramatique pour parfaire mes armes sur les planches, afin d’apprendre le métier d’artiste scénique. Depuis, le graphisme est resté une passion, une activité parallèle que je retrouve parfois avec plaisir mais qui ne guide plus vraiment ma vie. Le chant à suivi un parcours un peu moins académique, puisque j’avais une multitude de groupes de divers styles musicaux pour muscler mon chant.
Jimmy : Pour ma part, c’est à peu près la même chose sauf que pour moi, c’était dans la danse. Les premières compétitions que j’ai pu faire, c’est en fait là où j’ai vraiment ressenti le côté scénique. Je n’ai pas fait de spectacle de fin d’année, j’ai été aux compétitions directement. Et en fait, j’ai essayé de retrouver la même adrénaline que l’on peut avoir avec le breakdance. C’est pour cela que le théâtre c’est bien, parce que c’est one-shot, on n’a pas 36 essais, et dans les compétitions c’est pareil, c’est sur le moment et tu es bon ou tu n’es pas bon. C’est ça qui m’a attiré ici.
David : J’ai un parcours aussi différent. Mon père était forain, donc je suis né dans la fête foraine. Mon père avait des auto-tamponneuses, donc on va dire que j’ai été un peu bercé dans tous les sens. Je me suis frotté comme ça au monde de la rue, au théâtre de rue, aux événements de rue, et au fur et à mesure de toutes ces expériences, je me suis vraiment trouvé la passion pour le spectacle, et principalement pour la marionnette au tout début. Après, j’ai commencé une formation de marionnettiste, agrémentée de théâtre en parallèle, parce que l’un ne va pas sans l’autre. Et puis, quand je suis arrivé à Paris, j’ai continué ma formation de comédien, de chanteur, danseur, j’ai fait des claquettes, du chant, de la danse, du piano. La passion pour ce métier est pour moi plus forte que tout parce que j’ai l’impression que je ne sais pas ce que je pourrais faire d’autre. Je crois que tous les métiers ont une grande valeur mais je pense que ce métier a un truc à part, c’est qu'il faut quand même se sentir à l’aise sur une scène, contrairement à dans la vie où l’on est un peu timide. Dans la vie, je suis un peu réservé, mais quand je dois monter sur scène je me sens super bien. La passion de la scène est venue comme ça, et puis aussi en voyant d’autres gens. J’ai admiré pas mal d’artistes qui m’ont donné l’envie.
Laurent : On a ce point commun, d’être tous les trois un peu introvertis au départ, cette timidité qu’il a fallu affronter... L’autre élément qui nous caractérise est notre pluridisciplinarité : on est un peu touche-à-tout, curieux, on expérimente et on est à l'écoute, ce qui créé une belle osmose.
David : Et un spectacle comme « Priscilla Folle du Désert » nous réunit assez bien aussi pour cela parce que, au-delà du fait qu’on aime la scène, il a fallu quand même qu’on trouve en nous une autonomie pour beaucoup de choses. Parce que ce spectacle, il est comme ça, et on a réussi à monter ce trio aussi parce qu’on a partagé nos idées, nos points de vue, nos origines culturelles, nos visions artistiques, et c’est ça qui fait qu’à un moment donné, le trio a pris vie.
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Comment avez-vous été amenés à rejoindre l’aventure “Priscilla, Folle du Désert” ? Et qu’est-ce qui vous a séduit dans le spectacle ?
David : De manière générale, pour faire une synthèse, on a été convoqués par le directeur de casting, Bruno Berberes, qui est un bon directeur de casting, parce qu’il a un œil. Ce n’est pas qu’un directeur de casting qui a un fichier sur un ordinateur, il a un œil, et beaucoup de directeurs de casting ne l’ont pas, cet œil. Donc, c’est lui qui nous a proposé de faire des bouts d’essai, avec les rôles, c’est-à-dire qu’il voyait déjà Laurent en Dick, Jimmy en Felicia et moi en Bernadette. Et donc, on a été conviés à des essais, puis après il a fallu que l’on séduise le metteur en scène, le producteur, pour pouvoir entrer dans l’aventure.
En parallèle de cela, ce projet est fort parce que c’est un spectacle qui va au-delà d’un spectacle. Tous les spectacles ont un message, quels qu’ils soient, même une comédie, un Feydeau, etc. ont un petit message. Mais là ça dépasse un classicisme parce qu’il va toucher vraiment à une faille de l’être humain qui, perpétuellement, cherche son objectif tout au long de sa vie, et vraiment, cette force c’est quelque chose qui a attiré aussi mon envie de faire ce spectacle, de raconter cette histoire-là particulièrement, d’autant plus aujourd’hui.
Jimmy : C’est la même chose. Je ne connaissais pas le film, je l’ai regardé, et j’ai me suis dit : ce n’est pas que des folles qui partent dans le désert, c’est aussi une histoire humaine avant tout. La base, elle est là. C’est vraiment cela qui m’a attiré. En me disant, « tiens les gens vont se dire qu’ils vont voir un spectacle de folles », et bien non justement en fait ! Et ils ressortent avec une banane du genre « ça fait du bien ! » et ça c’est cool.
Laurent : Je suis fan du film !! Je me suis même dit qu’un jour, s’il devait se monter sur scène, j’adorerais jouer l’un des rôles. Quand j’ai découvert le film sur mon petit écran, il y a une quinzaine d’années, je me voyais dans la peau de Bradley, 15 ans plus tard, j’hérite forcement de Dick !! Pour l’audition, tout s’est joué en une semaine, une fenêtre très courte puisque j’arrivais de Séoul où je venais de terminer « Mozart l’Opéra Rock » et je repartais pour une série de concerts en Chine. Je pensais que l’affaire était pliée car je savais que je n’aurais pas les moyens de revenir aux tours suivants, si mon premier passage était probant. J’y suis allé, malgré tout par amour du projet, et ma bonne étoile pailletée à du me lancer un joli enchantement car tout s’est déroulé comme dans un conte de fée. Il y a eu une espèce de coup de cœur immédiat de la part de la production, ils ont semblé immédiatement séduits par ma proposition, paraissant convaincus que j’étais celui qu’ils cherchaient pour le rôle de Miss Mitzi, j’ai donc eu le plaisir d’entrer dans cette belle équipe sur un coup de poker.
David : C’est vrai que, des fois, quand on passe un casting, on a une petite vibration qui nous fait comprendre qu’on est peut-être en train de toucher quelque chose.
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Comment avez-vous appréhendé votre personnage ?
David : Pour Bernadette, ça a été un vrai challenge pour moi parce que, passer après Terence Stamp, c’est énorme ! Pour ceux qui connaissent le film, c’est beaucoup quand même. On sent bien, quand on joue le soir, qu’il y a des amateurs du film, donc ils attendent les répliques, ils sont à l'affût de la moindre chose qui se réfère au film, donc quand on passe après un comédien comme ça, c’est quand même vertigineux. Mais c’était un vrai challenge parce que je voulais justement ne pas tomber dans l’écueil de la caricature, de la folle, du travesti qui est très efféminé. Je voulais voir d’abord ce qu’il avait sous les costumes de ce personnage-là. Il avait une vraie profondeur d’âme.
Jimmy : En fait, c’est pareil. Je ne devais pas tomber dans le côté « folle », et pourtant Felicia est la plus excentrique de toutes. J’ai regardé quand même deux ou trois fois le film et, même quand il ne jouait pas, je regardais ce qu’il faisait derrière. Car c’est hyper important, il n’est pas en train de coudre, il est en train de faire de la muscu’ derrière dans le bus. Certes, il y a le côté féminin, mais ce sont des élans, il n’est pas tout le temps « folle ». Sa façon de parler est sèche et très vilaine, mais au fond, il n’est pas méchant. C’est ça qui est hyper dur à faire en fait, ne pas tomber dans la caricature, qu’il ne soit pas méchant mais quand même un peu vilain. Et du coup, il faut doser cela avec Bernadette aussi, parce que c’est du ping-pong sans arrêt. Et c’est pareil pour Laurent qui tempère les deux, si on ne lui donne pas assez de choses, il ne va rien calmer du tout. Donc, c’est cela qui est très difficile à jouer, toutes ces nuances à faire.
Laurent : C’est vrai que lorsqu’on pense à "Priscilla, Folle du Désert", on pense forcement au terme : « Folle » et on a tendance à vouloir insister sur la « gay-attitude » qui peut sommeiller en nous…ou pas. J’ai préféré prendre le cliché à contre-pied, en privilégiant une approche sincère et sensible d’un homme homosexuel qui n’en montre rien. Chaque émotion venant directement de ma propre expérience de vie, d’homme et de père. Dés qu’il s’est agit d’aborder les répétitions, le maître mot était « éviter la caricature !! » il a fallut essayer, expérimenter, ajouter des touches de féminité, ne pas en faire trop, parfois retrouver une armure de « mâle » puis soudain rouvrir les failles… Le show est bourré de situations comiques, on a donc envie, parfois d’accentuer et d’appuyer les rires, et puis, on se rend compte que finalement, la situation se suffit a elle même…on appuie donc sur la pédale de frein et on trouve la sincérité…et ça marche ! C’est ce qui guide le personnage de Dick, sincérité, émotion et simplicité…c’est d’ailleurs la grande force du spectacle… la scénographie et les costumes sont extraordinaires, le livret est drôle et bien amené, les danses et les chansons sont fortes et dynamiques mais surtout…les gens sont touchés…on vibre d’émotions ! et on peut passer d’un état d’euphorie à la mélancolie en un instant…
Jimmy : On ne peut pas tricher. Si on triche dans ce jeu-là, on est morts, c’est fabriqué, et si c’est fabriqué cela devient « cheap ». On essaie de doser tous les soirs.
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Pouvez-vous nous décrire une préparation type à quelques heures d’une représentation de “Priscilla, Folle du Désert” ?
Jimmy : bah, on fait des interviews...
David : On a chacun notre rythme. On a un point commun, c’est le rendez-vous au maquillage, où l’on se retrouve tous dans notre transformation mutuelle. J’ai beaucoup plus de maquillage qu’eux, et après on a chacun un rythme d’échauffement.
Jimmy : On n’a pas de rendez-vous pour se dire qu’on s’échauffe ensemble ou qu’on fait des vocalises. Et quand on en entend un qui braille dans sa loge, bon bah, on ferme la nôtre…
David : Le spectacle en fait, il commence déjà dès qu’on rentre au Casino de Paris, on voit la boule à facettes qui brille derrière nous et ça évoque déjà le spectacle.
Laurent : Le travail commence dès l’arrivée. La petite cérémonie des bonjours et des bisous fait partie intégrante de l’osmose qui se met en place. Dès la traversée des couloirs, on pénètre dans "Priscilla"…nous sommes cernés par les costumes et les coiffes où s’affairent déjà les équipes de costumiers, de perruquiers, de techniciens…Ce spectacle vit et respire grâce, évidemment, à ceux qui sont sur scène, mais également avec ceux qui sont en coulisses. Pendant 2h30, c’est une véritable fourmilière, on ne s’arrête jamais. Une parfaite cohésion des uns et des autres participant au succès de la pièce.
David : Il y a deux spectacles, il y en a un sur scène et un en coulisses, chez les techniciens, les maquilleurs, les habilleuses...
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Avez-vous un rituel avant le show ?
Laurent : Souvent, on rit et on est surpris de se parler avec David et Jimmy, comme nous nous parlerions entre Dragqueens… je ne sais pas si ce sont les personnages qui ont déteint sur nous, où s’il y avait une évidence dans le fait que nous soyons ceux qui devaient les interpréter.
David : On avait un petit rituel au tout début de se réunir tous, de se serrer tous la main, et puis, au fur et à mesure de l’exploitation, ça devenait complexe parce qu’on a tous un rythme différent de préparation. Il y en a qui n’entrent pas en scène tout de suite donc qui sont en décalage dans les maquillages, du coup c’est compliqué d’avoir une vraie réunion. Mais on sait qu’on est tous soudés les uns et les autres, que ce soit au niveau artistique ou technique, c’est une famille, c’est une troupe. En fait, c’est comme un château de cartes, il se monte avec les paliers et le point le plus haut c’est Priscilla, le bus.
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Pendant le spectacle, le rythme de changement des costumes est assez impressionnant et vous êtes en permanence sollicités sur scène et en coulisses. Comment parvenez-vous à gérer ce rythme intensif, en enchaînant plusieurs shows par semaine ?
Laurent : Nos corps surtout le gèrent, en perdant beaucoup de poids, on transpire énormément, on perd des kilos à tours de bras.
Jimmy : Il y en a déjà qui sont tombés dans les pommes derrière. C’est parce que c’est tellement intense, le changement de costumes, ça ne rigole pas…je me suis fait une tendinite, c’est pour dire, à refaire le même geste tous les soirs, qui force, qui force, à un moment donné on ne peut plus, et heureusement que les costumiers sont là pour nous aider, sinon il y a des moments où c’est dur.
Laurent : Fait rare dans un show, nous sommes plus actifs en coulisses que sur scène. C’est au moment où nous sommes sur scène que nous pouvons reprendre notre souffle.
David : Les choses se sont calées, parce qu’au début du spectacle on était déjà transpirants dès le début des changements. Là, avec les temps, les choses se sont rodées, et nous et nos habilleurs avons trouvé des techniques rapides. Parce que les costumes, qui ont été fait par Frédéric Olivier, sont magnifiques, mais il faut se les approprier dans tout, dans la facilité, dans la dépose au sol. Et même dans les trucs en plumes, quand je vois, après « Finally », la rapidité avec laquelle on m’arrache les plumes, c’est comme une poule qu’on déplume.
Laurent : D’ailleurs, dans cette petite mécanique très précise, s’il y a un souci, une fermeture qui ne s’ouvre plus, qui se bloque, un oubli, ça décale tout, et ça peut casser le rythme. Tout est très tight, constamment sur le fil.
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Est-ce qu’il y aurait une anecdote que vous pourriez nous raconter sur le spectacle ?
Laurent : Il y en a certains qui font des vols planés sur des balles de ping-pong : sans viser personne, il s’agit d’un mec qui marche sur les mains, et qui bondis sur les murs, un as du breakdance, roi des figures d’équilibriste, mais qui se casse la figure dès qu’il y a une petite baballe sur scène…
Jimmy : Mais oui, c’est ça mon anecdote, m’éclater sur le final, devant tout le monde…
David : La seule anecdote que j’ai eue, c’est quand je fais miss Tina Tiger, ma robe s’est accrochée avec Ludo.
Laurent : Un problème est devenu en fait un élément de scène. On parlait toute à l’heure des costumes extrêmement complexes à enfiler. Nous avons répété pendant trois semaines des chorégraphies extrêmement complexes…qu’il a fallut abandonner entièrement car lorsque les costumes sont arrivés, on s’est rendus compte qu’il était impossible de faire les deux tiers des mouvements. Il a donc fallut réadapter, recréer, dans les derniers jours, des chorégraphies entières.
Par exemple, pendant ma scène d’entrée dans le spectacle lorsque je suis habillé en grande blonde, je porte autour du cou une magnifique collerette immense ornée d’Action Joe et pesant trente tonnes…et bien, ce truc ne tenait pas plus de 30 secondes à cause des mouvements !! J’étais obligé de le redresser mais il tombait constamment…je n’en pouvais plus. Un jour durant une générale, j’ai pris ce grand machin, et je l’ai refilé violemment à Pab, notre Farah, pour qu’il me le vire bien loin en coulisses. L’effet collait tellement à mon personnage et à la situation que du coup, la mise en scène l’a conservé. Du coup, tous les soirs, je vire ma collerette en gueulant comme un putois.
Jimmy : Dans le même délire, j’ai eu un problème de costumes et je suis arrivé en retard, et en fait ça a fait rire, on a vu que ça avait marché et c’est resté. Et c’est plein de petits trucs comme ça…
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Si vous deviez choisir dans le spectacle : une scène favorite / une réplique favorite
David : Il y en a énormément… celle qui tue c’est celle du tampon, évidemment ! Mais maintenant, dans une émotion plus forte, pour mon personnage, je dirais celle où il dit à Dick « je ne t’en veux pas tu sais, je suis seulement verte de jalousie », parce qu’il est en désarroi face à ce qu’a vécu Dick – il a été marié et il l’est toujours – et tout cela, c’est déjà du fantasme dans lequel aurait pu ou va pouvoir encore se projeter Bernadette. Tous les soirs, cette phrase-là évoque pour moi beaucoup de choses, en tout cas d’assez fort.
Après, on peut parler des répliques mythiques du spectacle, mais à chaque réplique il y a des forces car, même quand Dick dit « il m’a appelé papa », ce moment-là est super puissant parce qu’il arrive à sa quête. Donc, je trouve qu’on a tous un moment fort à travers une réplique. Même la réplique de Felicia, quand il vient de se faire tabasser par des anti-gays, et qu’il dit « j’voulais juste m’amuser, moi », il y a quelque chose d’enfantin mais quelque part de très malheureux et triste parce qu’il est face à une réalité, parce qu’on le ramène à une différence, alors que lui prétend quasiment ne pas avoir de différence.
Laurent : Oui, on a tous nos petits moments suspendus. Moi, c’est la chanson avec mon fils chaque soir, , je me laisse vraiment envahir par ce qu’il me donne. Un soir, le petit Luka Quinn m’a touché dans sa façon de dire son texte, une sincérité si palpable que les larmes sont montées...
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Qu’est-ce que ça fait de voir chaque soir un public qui se lève et fait la fête ?
Laurent : Les standing ovations systématiques…
Jimmy : C’est bon !! Ils repartent tous avec le sourire, c’est ça le truc. Et j’ai l’impression que tout ce qu’on décharge en énergie sur scène, ils nous le rendent x10 quand ils se lèvent. On sent leurs ondes quand on passe dans les rangées.
David : Cette question pourrait rejoindre la première question. Par exemple, savoir pourquoi on a fait ce métier. Et bien, à chaque fois le soir, quand le public est debout, qu’il ne veut pas partir - on le pousse presque parce que les portes se ferment - à chaque fois je me dis que je ne me suis pas trompé. Parce qu’au fond, pour nous tous, artistes, comédiens, chanteurs, danseurs, et tous les gens qui s’expriment sur scène, c’est un peu notre quête. On est tous là en train de donner du rêve, de l’illusion, d’apporter un moment de grâce, un moment de bonheur. On va toucher quelqu’un. Et tous les soirs, quand on voit ce public criant, hurlant comme un lion en cage, quand le rideau se lève après « It’s raining men », non seulement c’est une grosse chaleur mais c’est fort, c’est incroyable ! Je pense qu’à ce moment-là, on touche quelque chose de vibratoire. C’est magnifique, c’est pour ça que ça ne peut pas s’expliquer vraiment le métier. Ce que l’on ressent sur scène c’est du bonheur mais les mots sont difficiles à dire quand le public est comme ça et on a tous envie de ça.
Laurent : C’est véritablement exceptionnel, j’ai rarement vu une telle réaction constante à la fin d’un show. C’est énorme ce qu’il se passe sur « Priscilla ». Ceux qui sont sceptiques, venant sans trop savoir ce qu’ils vont voir sont complètement retournés parce qu’ils n’auraient imaginé voir un tel show. Je pense que ce serait la même chose pour tout ceux qui ne l’ont pas encore vu, ils n’imaginent pas le bonheur et le plaisir que l’ont peut ressentir à venir assister à "Priscilla Folle du Désert".
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Du coup, que diriez-vous à ceux qui n’ont pas encore vu la comédie musicale “Priscilla, Folle du Désert” ?
Laurent : Laissez-vous surprendre !! Le public est chaque jour enchanté ! Un soir, un célèbre critique, connu pour avoir la dent dure, spécialement avec les spectacles musicaux, m’a dit avoir été subjugué ! Si le plus coriace des juges à craqué, vous pouvez y aller les yeux fermés…mais ce serait dommage de ne pas ouvrir grand vos mirettes !