Mardi 6 février, je suis allée à la découverte du spectacle "Andromaque, les héritiers", d'après le texte de Jean Racine, au Théâtre de la Cité Internationale. Un texte fort accompagné d'un jeu intense et d'une mise en scène originale nous font passer un très bon moment de théâtre...
Pyrrhus n’a pas séduit Andromaque, il l’a obtenue en butin. Andromaque, la victime, va recevoir le pouvoir sans l’avoir conquis. Quant à Hermione, elle est la fille de Ménélas, vainqueur de Troie et mari trompé. Fille de la loi bafouée, elle seule veut incarner la légalité de l’ordre ancien. Interprétée par un acteur, elle est violente, stérile et sans désir. Oreste en deviendra fou...
Je me rappelle avoir lu et vu la pièce il y a plusieurs années, alors que j'étais au lycée, et c'était donc un plaisir d'aller à la découverte de cette adaptation moderne de Damien Chardonnet-Darmaillacq, lors des représentations parisiennes. Cette sortie théâtre m'a d'ailleurs donné l'envie de me plonger une nouvelle fois dans le texte original qui m'avait déjà fascinée il y a quelques années.
Revisitée et modernisée, la célèbre pièce de Racine met avant tout en avant quatre personnages forts dans quatre décors distincts, nous rappelant alors qu'ici Andromaque n'est pas le thème principal, mais l'un des différents thèmes, qui se rejoignent, dans l'oeuvre.
On retrouve alors Andromaque (Lauriane Escaffre), Pyrrhus (Xavier Bazin), Hermione (Gurshad Shaheman) et Oreste (Luc Cerruti). Chacun d'entre eux restera dans son décor et leurs mots seront projetés vers le public. Les personnages de Céphise, Cléone, Phoenix et Pylade sont interprétés par un seul comédien (Gilles Vandeweerde), et incarnent en quelque sorte des figures de raison sous l'apparence de confidents des quatre personnages majeurs. Une autre particularité étonnante est le fait que le personnage d'Hermione est joué par un homme : il s'agit ici d' "une question d'interprétation plutôt qu'une question de genre" d'après le metteur en scène. Aussi, dans ce spectacle à cinq comédiens, on y retrouve une seule femme pour le rôle d'Andromaque, ce qui renforce encore plus sa singularité et son isolement dans la pièce.
Dans un agencement scénique nous donne l'impression d'être face à un décor de cinéma, il est intéressant de voir une mise en scène qui se différencie des autres, pour cette célèbre tragédie de Jean Racine, en faisant un spectacle alors unique. J'ai été embarquée tout au long de la pièce avec cette version nouvelle qui vaut le détour et que j'encourage à découvrir pour un public averti.
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D'après le texte de Jean Racine
Mise en scène : Damien Chardonnet-Darmaillacq
Vidéo : Denis Guéguin
Scénographie / Costumes : Aurélie Lemaignen
Composition musicale : Esteban Fernandez
Lumière / Régie générale : Rémi Cabaret
Avec :
Xavier Bazin dans le rôle de Pyrrhus
Luc Cerruti dans le rôle d'Oreste
Lauriane Escaffre dans le rôle d'Andromaque
Gurshad Shaheman dans le rôle d'Hermione
Gilles Vandeweerde dans les rôles de Pylade, Phoenix, Céphise et Cléone
Rencontre avec l'équipe artistique de Andromaque (Damien Chardonnet-Darmaillacq)
à l'issue de la représentation
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En tournée...
18 > 27 janvier : Le Phénix Scène nationale – Valenciennes 30 – 31 janvier : Le Manège - Maubeuge 13 > 15 février : CDN de Rouen 30 mars : Théâtre de Chelles (77)
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À propos
Lauriane, théâtreuse passionnée, met en lumière le monde du spectacle, pour ajouter plus de théâtre à la vie et plus de vie au théâtre.
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