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Rencontre avec Marina & Eric, du Montmartre Galabru

Rencontre avec Marina & Eric, du Montmartre Galabru
J'ai rencontré Marina et Eric, deux passionnés d'art sous toutes ses formes. Eric, a appris le métier et travaillé pendant dix ans aux côté de Michel Galabru, faisant partie de sa compagnie. En 2009, il reprend la direction du Théâtre Montmartre Galabru. Marina a eu envie de se lancer dans le spectacle vivant grâce à sa curiosité et son amour pour l'art. Elle rejoint la direction du Théâtre Montmartre Galabru courant 2019-2020. 
Dans un premier temps, pourriez-vous nous en dire un peu plus sur votre récente association au Montmartre Galabru ?
ERIC : Marina était venue jouer deux spectacles au Théâtre Montmartre Galabru, en tant qu’auteure, metteure en scène, et comédienne. Après avoir vu ces deux spectacles, j’ai trouvé qu'ils étaient originaux, difficiles, et très intéressants, avec une belle maturité. Quand je vois ce genre de spectacles, je m’intéresse aux gens. On a alors beaucoup discuté pour essayer de faire évoluer les spectacles. De là, s’est construite une amitié sur le long terme.
Comme j’étais tout seul à gérer le théâtre, j’avais besoin de quelqu’un pour m'aider, et c’est très difficile de trouver une personne qui connaisse bien ce métier, sache lire une pièce, qu’il y ait une cohérence dans l’affinité artistique, et en même temps qu’il y ait aussi la possibilité de maîtriser des outils de communication. Et en discutant avec Marina, il y a eu un accord et nous avons aussitôt commencé à travailler ensemble, juste avant le premier confinement.

Il y a deux sortes de scène. Il y a la scène en tant qu’acteur, où l'on surmonte une peur, où l'on prend du plaisir, où l'on s’amuse dans une interprétation, où l'on rentre dans un personnage. Et il y a la scène en tant que spectateur, où c’est se prendre de plein fouet tout le travail qui a été fait.

Comment est née votre passion pour le théâtre ?
ERIC : C’est surtout d’avoir la possibilité de s’exprimer, de manière artistique. Ce n’est pas le théâtre en particulier, c’est pouvoir être libre, en mélangeant les formes d'art. Dans mon cas, c’est un peu plus compliqué car un théâtre nécessite d’avoir une partie gestion administrative et en même temps avoir une ouverture artistique. Ce qui me plaît c’est finalement de rencontrer des artistes de différents horizons, d’avoir des idées et de créer.
 
MARINA : C’est né, je crois, avec la passion du déguisement. Quand j’étais petite, j’aimais farfouiller dans la garde-robe de ma mère, essayer des costumes, faire des assemblages, et trouver dans quel personnage je pouvais m’embarquer.
 
Qu’aimez-vous voir et ressentir quand vous allez au théâtre ?
ERIC : Ce sont des émotions d’abord. Il y a une histoire, des comédiens, une bonne interprétation, et le fait d’être bien et d’oublier tout, en rentrant dans une histoire et en découvrant des comédiens qui nous font vibrer.
 
MARINA : C’est exactement ce que je ressens aussi. Être transcendée, voyager, être embarquée dans une histoire, y croire et se laisser porter. J'aime l’émotion, la profondeur et l’intelligence. J'aime aussi les pièces qui dénoncent, apprendre sur l’histoire ou sur des choses que je ne sais pas.

Ce moment latent, ces quelques secondes hors du temps, avant de monter sur scène, où on est entre cette ligne imaginaire de la réalité, et ce personnage qui va prendre le dessus sur la réalité. C’est ce moment où le cœur bat à cent à l’heure, on a l’impression qu'il va s’arracher de notre poitrine. Ce moment-là, je pense que c’est ce qui fait vivre chaque artiste.

Que vous inspire la scène en général ?
MARINA : La scène, c’est, pour moi, la vérité mise à nu. C’est toutes les émotions, les sentiments, les rapports humains, qui ne sont pas réellement mis à nu dans la vie.
 
ERIC : Il y a deux sortes de scène. Il y a la scène en tant qu’acteur, où l'on surmonte une peur, où l'on prend du plaisir, où l'on s’amuse dans une interprétation, où l'on rentre dans un personnage. Et il y a la scène en tant que spectateur, où c’est se prendre de plein fouet tout le travail qui a été fait, regarder l’ingéniosité de certains metteurs en scène, la qualité d’interprétation des acteurs, la musique des acteurs.
Avez-vous une anecdote ou un moment marquant au théâtre ?
ERIC : Le moment marquant, c’était mes débuts avec Michel Galabru. Par exemple, un jour, avant de monter sur scène, j’avais tellement peur que j'avais mis un coup de poing dans un décor qui a failli s'écrouler. Le décor s’est mis à trembler car il n'était pas très solide, la pression montait et il fallait que je rentre sur scène juste après. Des anecdotes comme celle-ci, j’en ai des milliers.
 
MARINA : Je crois qu’en tant qu’artiste, on a tous beaucoup des anecdotes.
Je vais parler d’un cas général : je dirais ce moment latent, ces quelques secondes hors du temps, avant de monter sur scène, où on est entre cette ligne imaginaire de la réalité, et ce personnage qui va prendre le dessus sur la réalité. C’est ce moment où le cœur bat à cent à l’heure, on a l’impression qu'il va s’arracher de notre poitrine. Ce moment-là, je pense que c’est ce qui fait vivre chaque artiste.
Sinon, plus particulièrement, je dirais la première fois que je suis montée sur scène, pour ma pièce Mascarades. J’ai ressenti cette vague d'amour… comme un rayon de soleil qu’on prend en plein visage. C'était une sensation extraordinaire. Beaucoup d’amour d’un seul coup qu’on se mange en pleine figure.
 
ERIC : Souvent, c’est de se dire que tout part d’une feuille blanche et d’un crayon, et se dire que tout ce travail fini par exister à un moment donné sur scène. En savant ça, on ne peut pas s’empêcher de se dire « maintenant que c’est là, il faut que ça vive ».

La scène, c’est, pour moi, la vérité mise à nu. C’est toutes les émotions, les sentiments, les rapports humains, qui ne sont pas réellement mis à nu dans la vie.

Des artistes qui vous inspirent :
ERIC : Un personnage comme Michel Galabru, m’a beaucoup inspiré. C'était quelqu’un d’extraordinaire, de généreux, qui offrait beaucoup. J’ai compris qu’on ne pouvait être bon qu’à partir de moment où l’on prenait du plaisir, parce que ça se transmet. La peur ne transmet rien, le plaisir oui.
Egalement, quand on va voir un spectacle d’Alexis Michalik, il y a une espèce de liberté, c’est original, il y a un travail de mise en scène qui est énorme. C’est hyper intéressant à voir, et inspirant.
 
MARINA : En tant qu’auteur, Victor Hugo. Je suis une fan inconditionnelle de toutes ses œuvres. Je l’ai suivi sur tout mon parcours théâtral. Dans ses œuvres, j’aime l’intelligence, la subtilité, et comment il met la femme en valeur.
J'aime particulièrement la musique en général, c’est ce qui m’inspire au quotidien.
Il y a aussi Patrick Watson, un artiste que j’ai découvert il y a peu. J’ai écouté tous ses albums. C’est un style indéfinissable. Pour moi, c’est un génie de cette nouvelle génération. Emotionnellement, ça te prend, ça te captive, ça te fait ressentir toutes les émotions qu’un artiste a besoin de comprendre.
Des lieux de spectacles qui vous inspirent :
MARINA : Le Festival d’Avignon, c’est là où on trouve toutes les pépites. Egalement, le Théâtre des Variétés ou le Théâtre du Palais Royal, des monuments historiques où quand tu entres dedans c’est l'effet Waouh !, c’est la grandeur.
 
ERIC : Le Festival d’Avignon, et le Théâtre Montmartre Galabru, parce que finalement, avoir un théâtre, c’est un tremplin dans lequel on peut donner à ceux que l’on estime la possibilité d’exister.
Portrait Chinois :
Si vous étiez un film...
MARINA : « Lion », réalisé par Garth Davis, sorti en 2016. Parce que cela retrace un peu mon parcours, ce qui m’a donné envie de trouver la force d’aller au bout des choses. C’est l’âme d’un enfant qui est à la recherche de son identité, et qui pousse toutes les portes de la vie pour en trouver les différentes pièces du puzzle.
 
ERIC : « Pulp Fiction », car c’est un mélange de plein de choses.
 
Si vous étiez une chanson...
MARINA : « Mad Rush » de Philip Glass
 
ERIC : « Bad » de Michael Jackson.
 
Si vous étiez une pièce de théâtre...
MARINA : La pièce que j’aurais rêvé de monter, ce serait « Angelo, tyran de Padoue » de Victor Hugo. C’est une pièce que j’ai découvert sur les bancs de l’école et dont je suis tombée complètement amoureuse. Chaque ligne, chaque mot me transcende. J’aurais aimé avoir la chance, un jour, avec le budget, de pouvoir la monter.
 
ERIC : « Assigné à Résidence », la dernière pièce que j’ai écrite.
 
Si vous étiez un lieu de spectacles...
MARINA & ERIC : Le Montmartre Galabru.
 
Si vous étiez un personnage...
MARINA : Buffy, de « Buffy contre les vampires », parce que j’aurais une destinée, un objectif de vie, malgré moi. Et puis je trouve ça hyper badass' de tuer les vampires.
 
ERIC : Superman, comme ça je fais le tour de la Terre en deux secondes, et en même temps je serai invincible et je ferais tout le bien sur la Terre.
 
Si vous étiez une réplique / une citation...
MARINA : « Je ne veux pas de choses, je veux des moments ». Pour moi, le plus important, c’est ce qu’on partage plutôt que le matériel. Les moments, l’instant, vivre, partager, se sentir vivant. Ce n’est certainement pas avec la technologie ou les biens matériels que l’on peut se sentir vivant.
 
ERIC : J'adore les répliques de Michel Audiard en général.
 
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Lauriane Cronier

Lauriane, théâtreuse passionnée, met en lumière le monde du spectacle, pour ajouter plus de théâtre à la vie et plus de vie au théâtre.
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