“Une Vie Rêvée”, quand le théâtre nous reconnecte à nos rêves enfouis

Compagnie La Pilule BleueChers Théâtreux,

 

Dans cette nouvelle lettre, je vais vous parler de bien-être au travail, de l’audace de suivre ses rêves, de reconnexion à soi, d’espoir, de passion, et surtout d’une pièce qui bouleverse et fait prendre conscience. C’est ce que j’ai vécu en me rendant à La Manufacture des Abbesses pour découvrir “Une Vie Rêvée”, écrite et mise en scène par Albert Arnulf et Reynold de Guenyveau de la Compagnie La Pilule Bleue. 

“Réveillons-nous !”, telle pourrait être la phrase que notre petite voix intérieure nous souffle à la sortie de la représentation. A l’heure où le bien-être et la quête de sens au travail semble au centre des préoccupations, au-delà des objectifs de croissance économique, cette pièce arrive à point nommé.

 

C’est l’histoire de Yvan et Célia, jeune couple avec une bonne situation professionnelle : une situation “stable” et confortable comme la société l’encourage. L’un travaille dans les assurances, l’autre dans le juridique. Quand soudain, en fouillant dans ses affaires d’enfance, Yvan se retrouve reconnecté à son rêve : celui de faire du théâtre, d’être comédien, d’être artiste. Alors qu’il est sur le point d’être promu au poste qu’il convoite depuis longtemps, il obtient également un rôle suite à une audition pour laquelle il a beaucoup travaillé, avec le soutien de Célia. Il hésite. Il doute. Et puis il y a Célia, qui le pousse vers sa passion, vers son rêve...

 

“Une Vie Rêvée” est un un spectacle sur le temps qui passe, sur les rêves que l’on met de côté pour rentrer dans les normes, cocher des cases, être intégré socialement. Au travers de l’histoire d’Yvan qui accouche de son rêve d’enfant après une période de déni (ce fameux réveil, cette prise en conscience, ce déclic), et Célia qui souffre d’un sentiment d’illégitimité à tenter de suivre sa passion (ce fameux foutu syndrôme de l’imposteur qui nous fait parfois vivre la vie par procuration), la pièce met l’accent sur la réalité d’une société valorisant l’engagement au travail comme une nouvelle norme sociale, et poussant le salarié à accorder une place plus grande à son emploi au détriment de ses passions… au détriment de ses rêves qui peuvent être considérés comme une folie passagère et irréalisable.

Avec un jeu ultra dynamique et une mise en scène plutôt déjantée, voici une proposition artistique qui redonne de l’espoir aux rêveurs, leur faisant (re)prendre conscience et confiance en leurs rêves enfouis. J’ai été particulièrement sensible à la justesse du texte et au message de cette pièce, qui m’a fait vivre un moment aussi drôle que touchant au théâtre : on est ici dans une situation qui nous parle et nous interroge sur notre rapport au monde du travail, et aussi sur le questionnement et la quête de soi, de sa nature profonde, de la recherche de ce qui nous fait vibrer… de notre fameux Why qui donne du sens à notre vie et retrouver la passion qui nous fait nous sentir dans le flow.

 

“Une Vie Rêvée” est une pièce que l’on savoure dès les premières secondes et qui donne à réfléchir et qui donne l'énergie et l'envie d’avoir l’audace d'affronter nos peurs, de croire un peu plus en ses rêves pour qu'ils deviennent notre nouvelle réalité.

 

Sur ce, je vous dis à très vite, et au plaisir de se croiser dans une salle de spectacles, dans la vraie vie, ou bien ici-même, pour un nouveau récit d'aventure théâtrale.