“Le Monde d’Après”, quand le drame se transforme en comédie pleine d’humour et d’imaginaire

Chers Théâtreux,

 

Dans cette nouvelle lettre, je vais vous parler d’un drame, de langues qui se délient, d’un revenant (ou pas), et surtout d’une pièce piquante et rythmée qui nous emmènent dans cet entre-deux qu’il y a entre la vie et le monde d’après. Voici mon retour sur "Le Monde d'Après", une comédie écrite par Guillaume Roper-Sirvent, et mise en scène par Bastien Ossart, qui m'a fait rire autant qu’elle m'a fait réfléchir.

“Le Monde d’Après”, des mots qui peuvent effrayer, nous faisant songer à la mort… des mots qui peuvent nous mettre face à notre peur de la mort. Ici, cette troupe prometteuse explore, par la comédie et l’imaginaire, ce “monde d’après” comme une nouvelle vie encore inconnue, une sorte de moyen de tout recommencer.

 

Réunis pour le deuil de leur frère Raphaël, disparu dans un accident d’avion, Louise, Chloé, Jean-Baptiste et Mathilde se retrouvent quelques jours après l’annonce de sa mort. Ils sont abattus, et plus ou moins à fleur de peau. Quand soudain, le double-choc : tout d’abord, Raphaël déboule parmi eux, comme si de rien n’était, et ensuite une mystérieuse femme s’annonçant comme étant Dieu, fait son apparition, et prétendant venir afin de régler les dernières formalités de leur arrivée dans le “monde d’après”...ils ont ainsi le choix de la vie qu’ils souhaitent dorénavant vivre s’ils avaient la possibilité de tout recommencer. Ainsi, s’enchaînent regrets, amertume, rancœurs, règlements de comptes… Bref, les langues se délient dans cette comédie riche en rebondissements.

 

Au-delà du contexte de la mort (qui est un sujet qui m’angoisse), j’ai particulièrement aimé cette proposition autour de la seconde vie, me ramenant à la citation de Confucius : “On a deux vies. La seconde commence quand on réalise qu’on en a qu’une.” J’y ai ainsi retrouvé beaucoup de cette maxime dans l’histoire, rappelant que notre peur de la mort et du regret peut souvent nous faire oublier de vivre l’instant présent. Cette peur qui nous paralyse, nous angoisse, et nous électrise parfois dans nos relations. 

 

“Le Monde d’Après”, avec une proposition touchant à une angoisse profonde, a su à merveille dédramatiser ma peur en abordant la chose par l’humour et l’optimisme, en faisant une pièce aussi touchante que drôle. J’ai passé un vrai beau moment de théâtre en compagnie de cette jeune troupe de comédiens qui m’ont embarquée avec eux dans cette histoire décalée et pleine de péripéties en tous genres. 

 

Sur ce, je vous dis à très vite, et au plaisir de se croiser dans une salle de spectacles, dans la vraie vie, ou bien ici-même, pour un nouveau récit d'aventure théâtrale.