"Hôtel des Deux Mondes" de Eric-Emmanuel Schmitt

Julien Portal se retrouve projeté hors d'un ascenseur dans un lieu pour le moins étrange que l'on découvre peu à peu avec lui. Il s'agit alors d'un lieu que l'on comprendra rapidement être un lieu de transition entre la vie et la mort, qui survient lors d'un coma, et qui occulte par la même occasion toutes nos douleurs physiques pendant ce passage. Julien fera connaissance avec plusieurs personnages, ce qui fera ainsi de ce lieu froid au premier regard, un lieu de rencontres et plein d'humanité...

 

"Hôtel des Deux Mondes" est ce que l'on peut appeler une comédie philosophique, qui se distingue des comédies plus classiques, écrite avec beaucoup de finesse qui nous fait sourire, rire, qui nous émeut mais également qui nous fait réfléchir : voici alors un texte intelligent s'intéressant de manière originale à quelques théories métaphysiques en les retranscrivant par le théâtre. Il s'agit d'une histoire captivante et touchante qui nous parle alors de la vie, du bonheur, de l'amour, de l'amitié, de la confiance en soi et dans la vie, de rapports humains, au travers de cinq personnages qui se demandent dans quelle mesure ils sont arrivés dans cet endroit étrange et ce qui les attend après... Cette pièce marque principalement l'évolution du personnage de Julien (Davy Sardou), qui au départ arrive en ne croyant en rien pour finalement repartir plein d'espoir et serein quant aux aléas de la vie.

 

Dès le début de la pièce, nous découvrons également les hôtes particuliers de cet Hôtel mystérieux : deux anges muets, très souvent souriants, formidablement interprétés par Günther Vanseveren et Roxane Le Texier. Et puis, il y a également le Docteur S (Odile Cohen), personnage plutôt froid au premier abord, mais qui se révélera très intéressante psychologiquement par l'empathie dont elle fera preuve auprès des différents protagonistes.

 

Dans un décor moderne et unique qui occupe l'intégralité de la scène, on découvre alors l'histoire de chaque personnage, ainsi que les liens qui se tissent entre eux au fil de la pièce. Qu'on soit plus ou moins choqués par le comportement de certains personnages, notamment celui du Président Delbec (Jean-Jacques Moreau), le jeu apporté par les comédiens fait que l'on va s'attacher, tout au au long de la pièce, à chacun d'entre eux, aux personnalités pourtant très différentes et auxquels on peut aisément se reconnaître par moment. J'ai particulièrement été touchée par les personnages de Julien, Laura (Noémie Elbaz), Marie (Michèle Garcia) et du Mage Radjapour (Jean-Paul Farré) par leur humanité et leur vision de la vie.

 

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Auteur : Eric-Emmanuel Schmitt

Mise en scène : Anne Bourgeois, assistée de Betty Lemoine

 

Avec : Davy Sardou (Julien Portal), Jean-Paul Farré (le mage Radjapour), Jean-Jacques Moreau (le président Delbec), Michèle Garcia (Marie Martin), Noémie Elbaz (Laura), Odile Cohen (le Docteur S), Günther Vanseveren et Roxane Le Texier (les anges).

 

Décor : Stéfanie Jarre, assistée de Daphné Roulot

Lumières : Jacques Rouveyrollis, assisté de Jessica Duclos

Costumes : Nathalie Chevalier

Accessoiriste : Nils Zachariasen

Musique : Jacques Cassard